Migration, paix et sécurité : Quel rôle pour les organisations de la société civile (OSC) ?
November 12, 2019

Les 9 et 10 octobre 2019, l’Institut d’Études de Paix et de Sécurité, l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) et l’Institut de Gorée, ont organisé ensemble un forum multipartite régional de deux jours sur le thème « Migration, Paix et Sécurité : quel rôle pour les organisations de la société civile (OSC) ? ». Le forum, qui s’est tenu sur l’île de Gorée, au Sénégal, a réuni plus de 30 participants membres de la société civile, du secteur public, du monde universitaire et d’organisations internationales et régionales de 10 pays.

Le dialogue a visé à analyser les migrations et la libre circulation des personnes dans le cadre de l’intégration régionale, à aborder les aspects positifs et négatifs du discours actuel à ce sujet, ainsi qu’à apporter des recommandations pratiques applicables à l’UA, aux États membres, aux CER / MR et aux autres parties prenantes travaillant dans les domaines de la migration, de la paix et de la sécurité.

Les objectifs spécifiques étaient les suivants :

  • Évaluer la situation des migrations et des déplacements en Afrique et les défis à relever ;
  • Discuter des approches stratégiques protégeant les droits humains des migrants et des réfugiés dans les pays de destination, de transit et d’origine ;
  • Identifier le rôle primordial des OSC à ce sujet.

Résultats :

  • La société civile, le gouvernement et les acteurs du développement ont tendance à travailler en vase clos, le gouvernement s’adressant généralement aux OSC après avoir pris des décisions et non avant, ni pendant le processus de prise de décision. Un dialogue politique plus approfondi est nécessaire pour parvenir à un développement harmonieux.
  • En tant qu’acteurs sur le terrain, les organisations de la société civile ont pour mission de suivre et de plaider en faveur de la mise en œuvre des accords régionaux et internationaux adoptés par leurs gouvernements. Elles ont un rôle clé à jouer au niveau communautaire : leur proximité avec les populations locales leur permet d’avoir accès aux informations essentielles pour les décideurs politiques, telles que des données quantitatives sur les zones nécessitant des services sociaux et les disparités entre les genres. Les médiateurs communautaires ont également été mobilisés pour intervenir dans la prévention des conflits et de la violence extrémiste, ainsi que pour renforcer la cohésion sociale dans les communautés.
  • Pour les femmes, la migration est un moyen d’augmenter leurs revenus, de s’émanciper et de bénéficier d’un cadre comportant moins de barrières à l’égalité des sexes. Cependant, les femmes migrantes sont également exposées à l’intimidation, à la discrimination, à l’exploitation sexuelle, à la xénophobie et à des conditions de travail inadaptées et dangereuses. Il convient de reconnaître pleinement et d’aborder la problématique de la migration et de la sécurité sous son volet sexospécifique dans les discussions politiques.
  • Enfin, les régions les plus touchées ne sont pas nécessairement les plus instables, et des facteurs autres que la migration expliquent l’insécurité dans ces régions. Les OSC ont l’avantage comparatif de changer le discours de la migration africaine et se doivent de le faire.

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